Sur les traces de l’open source.

Culture Web

Attention, cet article n’est pas un article sur le cyclimse mais sur le librimse. Merci de votre compréhension.

La formule fait référence au film La Classe américaine réalisé par Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette pour Canal+. Un film composé d’extraits d’archives de la Warner qui, détournés et assemblés, donne un résultat délirant. Si à première vue ça n’a aucun rapport avec notre choucroute, ce film illustre relativement bien ce que désigne le libre et l’open source dans l’univers logiciel. Ce n’est évidemment pas la caractéristique délirante dont on veut parler ici mais l’idée d’exploiter librement des productions existantes pour décomposer/composer avec et en créer des nouvelles.

Le patron de Warner monde nous avait autorisé à utiliser le catalogue de son studio pour faire un pseudo hommage au cinéma. Quand les dirigeants ont vu notre truc, qui n’était pas du tout un hommage au cinéma, mais un truc de sagouin, ils se sont dit: « On s’est engagé, c’est bien, on l’a fait. Maintenant, on le diffuse une fois, et après on met les bandes sous clé. »

– Michel Hazanavicius cité ici https://www.lexpress.fr/culture/cinema/la-classe-americaine-histoire-d-un-film-pirate-devenu-culte_752975.html

Doit-on verrouiller les oeuvres « sous clé » ? Les protéger ? Ou les partager ? Quel intérêt ? Quels risques ? Les logiciels à base d’open source sont-ils bons ?

Logiciel libre et open source, un amalgame entre la coquetterie et la classe ?

Si les premières logiques machiniques se résumaient à des plans de câblage uniques (viens voir comme l’histoire du logiciel elle est belle), aujourd’hui les programmes sont transversaux. On est passé du jeu d’instructions physiques (câbles, cartes perforées) à des systèmes séquentiels abstraits décorelés de leur matérialité. Aussi les machines sur lesquelles ils s’appliquent sont interchangeables, on oublie les supercalculateurs stationnaires de la taille d’une salle de réunion. A partir de là, l’informatique circule, on collabore et on échange les programmes sur cd. Progressivement, ces évolutions et les potentialités associées ont permis au logiciel de s’inscrire dans une chaîne de valeurs qui a attiré le profit et la protection de ses intérêts. Bill Gates écrit en 1976 une lettre (traduite sur cette page) aux amateurs/bricoleurs de la tech dans laquelle il leur demande de payer leur logiciel, parce qu’après tout c’est du « vol ».

Ce qui nous amène aujourd’hui à distinguer 3 typologies de logiciels: libre, open source et propriétaire.

Le mouvement libriste entend respecter les 4 libertés définies par la Fondation pour le logiciel libre – FSF:
• liberté d’exécuter le programme
• liberté d’étudier le code source et de modifier pour l’adapter à ses besoins
• liberté de redistribuer donc de le copier
• liberté d’améliorer et de publier ses modifications

Il est une réaction à la captation des droits sur le logiciel. Autrement dit c’est l’accaparement des profits (économiques mais aussi culturels en limitant le partage des savoirs) arrogés par la mouvance propriétaire qui a conduit à la définition de ces libertés. D’ailleurs, le logiciel propriétaire se définit à son tour comme tout logiciel qui entrave au moins une des libertés susmentionnées.

Et l’open source dans tout ça ? A mi-chemin entre les 2, entre libre et propriétaire. Si on considère la philosophie libre comme sacrée, alors c’est le pèlerin qui n’a pas atteint Saint-Jacques ou qui s’est perdu avant d’arriver à la Mecque.

Image générée avec Stable Diffusion

Bien qu’adossé aux 4 libertés de la FSF, sa compréhension est moins aisée. La méthodologie de développement Open Source et l’univers logiciel associé repose sur 10 critères définis par l’Open Source Initiative – OSI. Un logiciel libre est de fait open source, l’inverse n’est pas toujours vrai. Mais si l’open source existe c’est originellement pour se détacher de l’image gratuite du libre induite par le terme « free » en anglais dans « free software ».

C’est bien mais en fait, il n’en est rien. Il n’est pas question de thunes chez les libristes. On te voit venir toi là, accoudé à l’open bar chuchotant comme un type qui a trop bu: OPEEEEN BOUUUURSE.

Image générée avec Stable Diffusion

C’est précisément pour cette méprise que la formule « think of free speech not free beer » existe. On sacrifie la liberté sur l’autel de la gratuité. Thierry Breton, alors Ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, abonde dans ce sens:

Le modèle économique relatif aux solutions dites libres mérite d’être précisé : les logiciels libres ne sont pas gratuits et les licences libres n’interdisent pas l’existence d’un marché.

– https://www.april.org/reponse-de-thierry-breton-sur-le-logiciel-libre?destination=node%2F9989

Le libre n’induit donc pas la gratuité, au même titre qu’un logiciel propriétaire n’implique pas nécessairement un achat.

Pour autant, parler des coût (et d’économie en l’occurrence) n’a rien d’une hérésie. Oui, les logiciels libres auront souvent un coût moindre et oui c’est une porte d’entrée et un argument pour le particulier ou la collectivité. Pas seulement, mais ça en fait partie, comme l’indique le récent rapport « Measuring the Economic Value of Open Source Software: A Survey and a Preliminary Analysis » publié par la Linux Foundation Research.

OSS provides several important perceived benefits, including lower cost of development of software code, faster deployment of code, and the freedom that comes from adhering to widely shared technical standards.

Pour résumer: économies mais aussi efficacité et qualité.

Bon voilà, on peut dire finalement que le libre s’attache à la valeur morale quand l’open source priorise la fonction et l’aspect pragmatique. Pour Richard Stallman, fondateur de la FSF, et toute la communauté associée, la différence est fondamentale:

L’open source est une méthodologie de développement, le logiciel libre est un mouvement de société.

– https://www.gnu.org/philosophy/open-source-misses-the-point.fr.html

Parce que oui…

Le lion ne s’associe pas avec le cafard.
Quoi ?
Le lion… ne s’associe pas… avec le cafard.
Ah ouais, parce que j’avais compris le lion n’a jamais eu de placard.

– Amonbofis et Numérobis dans Astérix et Obélix: mission Cléopâtre

Bon, pour les concilier tous sans trancher pour l’un ou pour l’autre, même si on fait un amalgame entre la coquetterie et la classe à certains égards (déso Georges Abitbol on est has been), on pourra utiliser l’acronyme FLOSS pour « Free/Libre and Open Source Software » (ceci étant, peut-être que nous utiliserons abusivement le terme open source par la suite pour les désigner tous). Ainsi associés, ils vécurent heureux et eurent beaucoup…

Beaucoup de licences… la teneur juridique en quelques mots.

Parce que le développement logiciel est désormais considéré, au même titre qu’un livre/film, comme une oeuvre de l’esprit (article L112-2 du Code de la propriété intellectuelle), le droit d’auteur s’applique (article L111-1 du code de la propriété intellectuelle).

Et voila, on a les droits !!! Ouh, ouhlalalalalalalala ! Et pour pas cher à mon avis, il a marché, il a marché à fond le gars !

– François Pignon dans le Dîner de cons

Le droit d’auteur confère 2 types de droits:

  • le droit moral: il est « perpétuel » (demeure après le décès de l’auteur), « inaliénable » (ne peut être céder à un tiers) et imprescriptible » (vrai tant que l’oeuvre existe). 2 prérogatives lui sont associées: droit de divulgation (de publier son oeuvre ou non), droit de paternité (de mentionner son nom, un pseudonyme ou de rester anonyme). Il existe d’autres prérogatives (droit au respect de l’intégrité de l’oeuvre et droit de retrait et de repentir) mais qui ne s’appliquent pas au logiciel.
  • les droits patrimoniaux: ils définissent les droits d’exploitation de l’oeuvre. Ils sont limités dans le temps et peuvent être cédés.

C’est sur la base des droits patrimoniaux que la licence s’applique.

Pour faire simple, une licence propriétaire alloue un droit d’usage restreint à l’utilisateur (on dit aussi qu’une licence propriétaire désigne toute licence qui entrave les droits de la licence libre, on parle alors de logiciels « privateurs ».), les licences libres ou open source, quant à elles, accordent des droits d’usages étendus. La particularité de ces dernières c’est d’inverser le principe du droit d’auteur en choisissant d’autoriser plutôt que de restreindre.

Pour faire moins simple, il n’existe pas 2 licences mais une multitude comme vous pouvez le voir au sein de cette liste des licences ou encore de cette liste fournie par Opensource. Toutes définissent un degré de permissivité différent. Sur une échelle de 0 à 100 on pourrait désigner la licence propriétaire comme le degré 0 de la permissivité, la licence libre comme le degré 100. Sur cette échelle on distingue globalement 3 niveaux:

  • copyleft fort: en plus de respecter les 4 libertés, il est imposé de conserver la licence d’origine (vrai aussi pour ses composantes ou l’ensemble dans lequel il sera intégré).
    Sont concernées notamment la GPL (première du nom), la CeCILL, la Creative Commons by-SA. Voire même la WTFPL (http://www.wtfpl.net/).
  • copyleft standard: en plus de respecter les 4 libertés, il est imposé de conserver la licence d’origine. A l’inverse du copyleft fort, l’oeuvre peut être intégrée au sein d’un ensemble contenant d’autres types de licences (éventuellement propriétaires).
    Sont concernées entres autres la LGPL, Apple Public Source License
  • permissive: hormis mentionner la paternité, la redistribution de l’oeuvre peut être effectuée sous la licence de son choix.
    Sont concernées la BSD License, l’Apache License, la Creative Commons by, la MIT License, la FreeBSD

Autour des licences:

  • d’un point de vue économique, le copyleft brise la dynamique spéculative car tu peux choisir de vendre un logiciel sous licence libre au prix fort mais en aucun cas empêcher quelqu’un de le vendre à son tour à un prix dérisoire voire de le redistribuer gratuitement.
    Patrick Flichy dans sa conférence « Logiciels libres: un modèle fécond » le dit ainsi: « Le « libre » ne détruit pas de la richesse mais la fait circuler ».
  • les licences étant nombreuses, la loi pour une République numérique prévoit une liste permettant de les limiter et de les identifier (identifiant SPDX)
  • WordPress (structure technique sur laquelle repose ce blog) utilise la GPL. Tout est détaillé dans cet article.

Pourtant aujourd’hui c’est le copyright qui règne, c’est Microsoft ou Apple qui infusent l’informatique à tout un chacun. Leurs produits basés sur la propriété (ou sur la privation des libertés sus-mentionnées) imposent un modèle et relèguent le reste au statut d’alternative.

L’open source, une simple alternative ?

Déjà, s’il faut le préciser, l’alternative quelle qu’elle soit doit exister et ne pas être sous-estimée. Parce qu’à l’inverse, « there is no alternative » – TINA -, est un excès d’autorité. Une réthorique politique qui vise à standardiser ce qui révèle d’un choix et à discréditer les dîtes alternatives.

Très bien, on va faire l’appel.
Pierre ?
Présent.
Pierre ?
Présent.
Pierre ?
Présente.
Pierre ?
Présente.
Ah, Pierre ?
Présent.
Pierre ?
… Pierre… Évidemment encore absent celui là. J’imagine que Pierre n’est pas là non plus ! Comme par hasard, toujours ensemble ces deux là.

– RRRrrr!!! d’Alain Chabat pris en flag’ de standardisation

A peu près toutes les solutions propriétaires connues ont un équivalent open source, si si.

LicencePropriétaireLibre/Open Source
SolutionYoutubePeerTube
Adobe/FigmaPenpot
GitHubGitLab
Google MapsOpenStreetMap
Google TranslateLibreTranslate
SlackRocket.Chat, Mattermost
Google DriveNextCloud
GitHub CopilotFauxPilot
WebflowOdoo

Tous les exemples listés ici concernent des solutions logicielles. Disons-le, elles prêchent souvent les convaincus et peinent encore à convaincre un public plus large. Pour autant, chacun de nous inconsciemment utilise plus d’open source que ce qu’il croit.

Des superordinateurs aux minuscules appareils IoT, des téléphones Android aux automobiles, et des satellites spatiaux à plus d’un million de drones, le monde fonctionne de plus en plus grâce à l’open source. L’adoption de l’open source ne fera que s’accélérer et se répandre.

– https://www.toolinux.com/?2-7-millions-de-personnes-certifiees-par-la-linux-foundation-en-2022

Il se dissimule partout, de ta box aux serveurs informatiques (Linux, Apache, PHP, Node.js) Pour l’essentiel il s’agit donc de composants techniques invisibilisé certes mais d’éléments incontournables qui structurent nos dispositifs numériques. Nadia Eghbal, autrice à l’origine également d’un guide définit l’open source comme « les routes et les ponts » de nos infrastructures numériques. Certains diront même que l’open source est consubstanciel de l’informatique. Pour l’exemple, si t’aimes les photos de salades grecques ou d’ailes d’avions à travers le hublot, bref si tu utilises Instagram comme des millions de gens, ton app repose sur une brique open source. Bien connue par les développeurs, moins par les utilisateurs finaux, il s’agit de webpack qui sert et structure le code source.

Alors la question reste, qu’est-ce qui manque à l’open source pour convaincre davantage ? Aux utilisateurs pour passer de manière assumée et consciente aux solutions logicielles ouvertes à tous ?

Vous connaissez Tobias Koppers ? C’est lui derrière webpack. Bien qu’entouré et financé aujourd’hui pour la popularité de sa solution, il maintient une brique sur laquelle s’assoit Instagram (et des milliers d’autres). La pérennité d’un projet peut tenir à une dépendance.

Open Source, la béquille en mousse ?

Il arrive souvent de représenter les infrastructures techniques intégrant de l’open source comme des colosses aux pieds d’argile.

https://xkcd.com/2347/

Premièrement, les pieds d’argile.
Le cas d’école c’est Marak Squires, auteur de faker.js et colors.js, 2 bibliothèques javascript publiées sous licence MIT téléchargées des millions de fois, qui en 2020 décide de suspendre le travail engagé. Il fragilise alors tous les projets pour lesquels l’une ou l’autre est une dépendance (plus encore pour ceux dépendants de color.js car cette dernière contenait une boucle infinie). Mais voilà, comme il l’indique, las de l’énergie dépensée, « avec tout [son] respect, [il ne va] plus soutenir les Fortune 500 (et d’autres entreprises de plus petite taille) avec [son] travail gratuit ». Si ici la fragilité associée aux FLOSS semble justifiée, la corrélation n’est pas exclusive. Un logiciel propriétaire produit également une dépendance qui créé de l’incertitude. Si, à l’époque, le changement de « baseline » de Facebook qui troquait « Inscription – C’est gratuit (et ça le restera toujours) » pour « Créer un compte – C’est rapide et facile » semblait n’être qu’un mirage, manifestement ça restera pas toujours gratuit et ainsi est rompu le « contrat moral » de départ. Peut-être que la nouvelle offre tarifaire opérée par Twitter, celui « which has been built on open source since the begining » (on invente rien, c’est dit sur leur site web), fait des émules ? Autrement dit, FLOSS ou propriétaire, on est pas plus à l’abri chez l’un que chez l’autre.

Deuxièmement, le colosse.
Précisons-le, on réagit ici à l’image de la béquille open source prête à faire tomber la structure propriétaire. Mais comme évoqué plus tôt, l’open source ne se résume pas aux composants techniques, il existe aussi dans les FLOSS des solutions logiciels plus volumineuses (suites bureautique, applications de gestion, de messagerie etc.). Donc le colosse évoqué dont on parle ici c’est l’ogre propriétaire.

Déjà, on peut douter de la démonstration de force parce que vos forteresses là c’est bien mignon mais c’est pas forcément plus secure. Et puis plus t’es gros plus l’inertie pour répondre aux attentes (bug, maj, évolution) est importante, là ou une communauté engagée est prête à pallier à toute dérive et à « patcher » rapidement (faker.js a d’aileurs été récupérée par la communauté depuis). Aussi parce qu’Eric Steven Raymond, parmi ceux à l’origine du terme open source, indique dans son essai « La cathédrale et le bazar » (traduit par Framasoft ici) que le style cathédral, vertical et hiérarchisé est moins « malléable » que le style bazar plus prompt à l’adaptabilité et la flexibilité (on dirait « agilité » en termes marketing).

Publiez tôt, publiez souvent.

– https://en.wikipedia.org/wiki/Release_early,_release_often

Maintenant qu’on a dit ça, attention, si on peut schématiquement renvoyer dos à dos la rigidité propriétaire à la flexibilité open source ce n’est pas non plus la fête à la saucisse. D’ailleurs c’est même plutôt structuré. De nombreux projets open source reposent sur des Fondations (elles aussi nombreuses). Les Fondations apportent une gouvernance, une infrastructure et des outils pour faciliter le développement des produits. Sans compter toutes les associations engagées autour du libre: CLL, April, Alliance Libre, Framasoft etc. Et puis si le doute t’habite encore tu peux toujours consulter ce documentaire librement en ligne.

Par ailleurs, les FLOSS et leurs interfaces associées souffrent d’une image « moche », pas vraiment « accessible ». Pas de quoi être effrayé(e), au contraire. Les partisans libristes assurent que le « tout-léché » asservit l’utilisateur et le rend passif alors que l’interface plus « rugueuse » favorise l’autonomie de l’individu et rend service à sa pensée critique.

Dis-moi, et j’oublierai. Enseigne-moi, et je me souviendrai. Implique-moi, et j’apprendrai.

Confucius ou Benjamin Franklin, on ne sait pas vraiment (l’un ou l’autre, on s’incline)

Note: la réflexion libriste portée ici aux interfaces s’approche d’une pensée radicale et critique. Pour aller plus loin, voir par exemple La convivialité d’Ivan Illich.


Enfin, ajoutons qu’il existe une réelle dynamique autour des FLOSS. La communauté d’une part, de nombreux évènements d’autres part:

L’open source est loin d’être tari(e).

Comme on l’a vu les licences dépassent le clivage ouvert/fermé. Et la complexité s’accentue encore quand les organisations développent de nouvelles collaborations qui dépassent le stade de l’individu et de la communauté contributrice. Ces nouveaux partenariats avec des entreprises tierces permettent entre autre de lever le problème lié au financement de ces mêmes organisations car, pour paraphraser François Elie, président de l’Adullact, un logiciel libre est gratuit une fois qu’il a été payé (temps de développement, ressources allouées etc.)

Les exemples pour lesquels la frontière entre les écosystèmes ouverts et propriétaires est perméable (voire franchie) sont légions: Google partenaire de Mozilla Corporation, Google à la manoeuvre pour Android, Microsoft à la surface de Git (après rachat de GitHub), IBM qui acquiert Red Hat.

Mais ces intrications peuvent être aujourd’hui considérées comme pernicieuses. On estime parfois que les géants de la tech sus-mentionnés pillent la communauté et la phagocyte. Parmi ces géants, ou ces nouveaux Goliath pourrait-on dire, il y a Microsoft. Son fondateur, Bill Gates, est aussi à l’origine d’une fondation à son nom dont les dotations sont à la hauteur des bénéfices qu’engendre Microsoft. Une charité à faire pâlir un gouvernement.

Ok mais c’est quoi le rapport avec notre choucroute encore une fois ? Le rapport il est que le monde des licences et le mouvement open s’étend au-delà du logiciel. Bill Gates, à travers sa fondation, poursuit les intérêts privés en préférant notamment les semences brevetées servies par et pour l’agro-industrie aux graines sous licences libres. Car oui, il existe une licence et un mouvement pour lutter contre l’appropriation du vivant.

Tant qu’à avoir les mains dans la terre, si ça vous intéresse les plans pour le cultibutte, le vibroplanche et la butteuse sont en libre accès sur cet article.

De l’agriculture à la bouffe il n’y a qu’un (re)pas. Saviez-vous que les recettes de cuisine sont (jusqu’à nouvel ordre) de l’ordre du commun et ne peuvent être protégées par le droit d’auteur ? C’est précisé sur cette article. Sinon il y a le très utile site de cuisine libre pour nous le rappeler. Et vous, elle est comment votre blanquette ?

Image générée avec Stable Diffusion

Pour conclure, si les références absurdes distillées ici nous évite l’écueil d’un discours ronflant, l’open source s’insère rapidement dans des considérations qui dépassent l’aspect pragmatique. Voyez encore récemment comment l’un des cofondateurs d’OpenAI arguait contre l’IA en libre accès qu’il qualifie de « déraisonnable » ou encore de « mauvaise idée » parce qu’il s’agirait d’une question de responsabilité et d’éthique. Mais si on veut finalement retenir l’essentiel, l’open source c’est ça, créer une nouvelle œuvre en rassemblant des morceaux d’œuvres qui existent déjà. A l’instar de la Classe Américaine cité en préambule, c’est l’esprit mashup Alex !

Je vous remercie de m’avoir expliqué.

Scorpion Dagger (dont les collages sont permis par la disponibilité d’œuvres sous licence libre) en collaboration avec Hifiklub (qui oeuvre en grande partie pour les compos collaboratives).

Un autre article pour la route ?